Le 31 janvier 1857 s’ouvrait en face du Tribunal Correctionnel de Paris l’un des plus curieux proces litteraires que J’ai France ait connu.

Le 31 janvier 1857 s’ouvrait en face du Tribunal Correctionnel de Paris l’un des plus curieux proces litteraires que J’ai France ait connu.

Le proces de Madame Bovary .

Au banc des accuses s’asseyaient trois prevenus : le gerant en revue de Paris, l’imprimeur, et un jeune auteur encore inconnu, Gustave Flaubert.

Celui-ci n’avait toujours pas publie, Madame Bovary etait sa premiere ?uvre. Age de 35 ans, il est le fils du docteur Achille Flaubert, chirurgien-chef de l’Hotel-Dieu de Rouen.

Apres les deces de son pere ainsi que sa s?ur, survenus la meme annee, il vivait seul avec sa mere dans le pavillon de Croisset, pres de Rouen ; votre pavillon que Maupassant a si bien decrit : « C’etait une jolie maison blanche de style ancien, plantee tout au bord une Seine, au milieu d’un jardin magnifique qui s’etendait par-derriere et escaladait la grande cote de Canteleu. Des fenetres de le vaste cabinet d’embauche, on voyait passer bien pres, comme s’ils allaient toucher nos cloisons avec leurs vergues, les grands navires qui montaient par Rouen ou descendaient vers la mer » .

C’est donc votre jeune bourgeois, un fils de famille, eleve dans un milieu medical, un provincial, qui vient s’asseoir dans le banc d’une correctionnelle.

Son roman, publie d’abord comme tous les romans de l’epoque en feuilleton dans la Revue de Paris, avait provoque les plaintes indignees de multiples lecteurs. Cela avait fallu oublier le passage du fiacre ou nos deux amants, Emma et Leon, enfermes au fiacre, stores baisses, sillonnaient toute la journee les faubourgs de Rouen.

Notre Second Empire etait a l’apogee de le triomphe, nos publicistes avaient donne des majorites ecrasantes et l’on est bien au moment de l’empire autoritaire. J’ai masse des electeurs qui avait porte Napoleon au pouvoir etait rurale et conservatrice. L’Empire s’appuyait dans la religion et concernant l’ordre. C’est et cela explique vraisemblablement ces poursuites, destinees a satisfaire l’opinion et par la meme occasion a oublier un journal d’opposition, car votre Revue de Paris etait liberale.

Flaubert, en comparaissant devant ce tribunal, ne se doutait nullement que votre proces allait lui apporter une monumentale publicite, allait lancer son livre avec fracas et allait lui assurer la celebrite.

Il va i?tre curieux, dans un temps ou la pornographie sevit un tantinet partout au sein des livres et i  propos des ecrans, d’examiner cela pouvait choquer des ancetres, ils font votre siecle a peine. Ca nous renseigne concernant l’evolution des m?urs et doit nous inciter a la prudence dans les jugements i  propos des ?uvres litteraires ou artistiques.

Mes debats ont du etre tres longs a en juger par la longueur du requisitoire et de la plaidoirie.

Au siege du Ministere Public se trouvait l’avocat imperial Pinard.

La defense est assuree par me Senard, un grand nom du barreau et de la politique, ancien president de l’Assemblee Nationale, ancien ministre de l’Interieur, un ami une famille Flaubert.

Notre delit reproche a toutes les trois accuses n’existe plus aujourd’hui, c’etait : l’outrage a la morale publique et a la religion.

Le requisitoire de l’avocat imperial Pinard pantalon d’apres Roger Dumesnil, qui est l’un des meilleurs specialistes de Flaubert, « un monument de sottise ainsi que mauvaise foi qui semblait ne d’une collaboration de Tartuffe ainsi que Homais » .

Cela critique d’abord le titre.

— « On l’appelle Madame Bovary, m?urs de province ».

— vous pourrez lui donner un autre titre et l’appeler avec justesse : histoire des adulteres d’une femme de province.

— « La couleur generale de l’?uvre, permettez-moi de vous le dire, c’est la teinte lascive ! ».

L’avocat imperial Pinard cite ensuite des principaux passages qui lui paraissent reprehensibles comme portant atteinte a la datingmentor.org/fr/bumble-review morale.

Cela retient notamment deux passages du livre, qu’il appelle nos deux chutes, la chute avec Rodolphe et Notre chute avec Leon.

Auparavant le procureur avait resume d’une maniere tendancieuse le roman. Ceux qui ont lu Madame Bovary (on l’etudie aujourd’hui sur les bancs du lycee) savent que Mme Bovary qui s’ennuyait dans son village de Yonville-l’Abbaye, a cote d’un mari mediocre qui etait officier de sante et dont « la conversation etait plate tel un trottoir de rue » , eut deux amants, Rodolphe, 1 gentilhomme campagnard et Leon, votre clerc de notaire de Rouen, que poussee avec l’usurier Lheureux, elle fit des credits a l’insu de son mari, ainsi, que decue avec ses deux amants et redoutant le scandale, car ses meubles etaient saisis par ses creanciers, elle deroba, dans le capharnaum du pharmacien Homais de l’arsenic et s’empoisonna.

Notre toute premiere chute a lieu dans la foret.

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